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Diététicienne Nutritionniste Sophrologue à Marseille (13012)

d'après le CERIN

Voici les résultats d'une étude qui va changer bien des idées reçues. Ceci dit, plusieurs autres études le confirment : diminuer les graisses en général n'est pas garant d'une amélioration de son profil lipidique.

Dans un premier temps, je vous livre le compte rendu d'une étude comparant un régime hypoglucidique à un régime hypolipidique.

Dans un second temps, et pour approfondir, voici un article qui conforte l'idée du premier article.

 

Les régimes hypoglucidiques seraient plus efficaces que les régimes hypolipidiques

Une alimentation pauvre en glucides serait plus efficace pour perdre du poids et réduire le risque cardiovasculaire qu’une alimentation limitée en lipides !

Les régimes hypoglucidiques sont devenus populaires pour maigrir mais les effets sur le risque de maladies cardiovasculaires (MCV) ont été peu étudiés. C’est pourquoi, cette étude américaine s’est proposée de comparer les effets d’une alimentation hypoglucidique (hypo = moins, glucides = tous les sucres, même les féculents) à ceux d’une alimentation hypolipidique ( moins de lipides = graisses sous toutes ces formes) sur ces paramètres :

Cette étude a été menée durant 12 mois sur 148 participants, hommes et femmes entre 22 et 75 ans avec un IMC compris entre 30 et 45kg/m² ( d'obésité 1 à 3 dite "morbide") sans MCV ( Maladie Cardio Vasculaire) ni diabète.

- Soixante-treize participants ont été assignés au groupe pauvre en lipides, qui devaient représenter au maximum 30% de leur apport énergétique quotidien.

- Soixante-quinze participants ont été assignés au groupe pauvre en glucides, ils devaient en consommer au maximum 40g par jour.

Aucune recommandation concernant la consommation énergétique n’était donnée. Des entretiens réguliers avec un diététicien, individuellement ou en groupe, permettaient de récupérer un relevé de consommation alimentaire et de corriger les écarts au régime prescrit.

Plusieurs mesures étaient effectuées à 3, 6 et 12 mois : poids, tour de taille, % de masse grasse, cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides, pression artérielle, glycémie et CRP (facteur d’inflammation).

Soixante participants du groupe pauvre en lipides et 59 du groupe pauvre en glucides ont terminé l’étude.

La consommation énergétique s’est révélée quasiment identique dans les 2 groupes ainsi que l’activité physique mais la perte de poids et les améliorations des variables suivies étaient nettement supérieures dans le groupe hypoglucidique comparé au groupe hypolipidique.

Par exemple, le groupe hypolipidique n’a perdu que -1,8 kg alors que le groupe hypoglucidique a perdu -5,3 kg soit une différence de -3,5 kg

Cette étude suggère que pour perdre du poids et améliorer les facteurs de risques cardiovasculaires, mieux vaut diminuer les glucides que les lipides.

Extrait des résultats significatifs :

Variable
(à 12 mois)
Hypolipidique (n=73)HypoglucidiqueDifférence
(sur totalité résultats)
Poids (kg)-1,8-5,3-3,5
% de masse maigre
(prise de muscles par ex.)
0,41,31,7
% de masse grasse0,3-1,2-1,5 (perte de la graisse)
Ratio Cholestérol
total/ HDL
- 0,05- 0,49- 0,16
Triglycérides- 0,07- 0,23- 0,16
CRP8,6- 6,7-15,2

(L.A. Bazzano, T. Hu, K. Reynolds et col. (2014) Effects of Low-Carbohydrate and Low-Fat Diets, Annals of Internal Medicine ; 161:309-318. doi: 10.7326/M14-0180)

 

Réduire les acides gras saturés alimentaires ne réduit pas les acides gras saturés circulants

Les résultats de cette étude soulignent la nécessité de considérer l’apport en glucides simultanément avec l’apport en acides gras saturés.

La consommation alimentaire de glucides aurait une influence plus forte que la consommation alimentaire d’acides gras saturés sur la teneur en acides gras saturés du plasma.

En recommandant à la population américaine de réduire ses apports alimentaires en acides gras saturés, les autorités de santé encouragent de facto à ingérer des calories sous forme de glucides.

L’objectif de cette intervention diététique était de déterminer l’impact d’une substitution des acides gras saturés par des glucides sur la composition du plasma en acides gras :

16 sujets âgés de 30 à 66 ans, obèses ou en surpoids et présentant un syndrome métabolique, ont été soumis successivement à 6 régimes hypocaloriques d’une durée respective de 3 semaines. La part des glucides augmentait d’une phase à l’autre (de 50 g/jour pour le premier régime – soit 7% de l’énergie totale - à 350 g/jour pour le sixième régime – soit 55% de l’énergie totale, en adéquation avec les recommandations nationales). Tandis que la part des lipides diminuait, pour un apport énergétique constant d’environ 2500 kcal/jour.

Les acides gras plasmatiques n’ont pas été impactés par les évolutions du régime alimentaire et sont restés stables, quelle que soit la fraction lipidique considérée.

Ces résultats montrent qu’une augmentation de la part d’acides gras saturés dans le régime alimentaire ne se traduit pas par une accumulation d’acides gras saturés plasmatiques.

L’oxydation accrue des acides gras en situation de restriction glucidique pourrait l’expliquer en partie.

De même, une diminution de l’apport alimentaire en acides gras saturés ne se traduit pas par une diminution de la teneur en acides gras saturés du plasma.

(Volk BM, Kunces LJ, Freidenreich DJ et al. (2014) Effets of step-wise increases in dietary carbohydrate on circulating saturated fatty acids and palmitoleic acid in adults with metabolic syndrome, 21;9(11):e113605. doi: 10.1371/journal.pone.0113605.)